Bas coûts ?

1 août 2008

J'aurais presque honte d'être parti en vacances car cela prouve que je fais partie d'une élite aux moyens illimités.

Les prix des produits alimentaires de base se rapprochent de ceux du caviar et à la pompe on a l'impression de faire le plein de champagne...
Un sondage Ifop paru jeudi 31 juillet nous informe que 42 % des Français ne partiront pas en vacances cet été 2008.
C'est 10 points de plus qu'en 2005.
A la question: "allez-vous partir au moins trois jours consécutifs en juillet et août?" ,41% des ouvriers et 47% des employés répondent "non", comme 51% des retraités et même 20% des cadres et 29% des professions intermédiaires.
Jean Pierre Coffe affirmait récemment que «depuis la guerre» il n'a jamais vu pareille situation, citant les petites mamies bien chics qui achètent les asperges à l'unité sur les marchés huppés de la capitale et les messieurs en cravate qui farfouillent dans les poubelles.
Il exhume les livres de cuisine édités au moment de la crise de 1929 et propose des recettes faites de têtes de poisson («200 grammes par tête pour 1 euro»), de soupe de fanes de radis ou de ragoût de langues d'agneau.

Martin Hirsch, haut commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté, dont quelques uns pensent encore qu'il sauve les meubles au gouvernement, constate que la part contrainte des dépenses dans le budget des ménages est passée de 13% dans les années 1960 à 30% aujourd'hui. Que le recours au crédit à la consommation, rare il y a quelques décénnies et qu'on réservait à des achats d'équipement, sert maintenant à boucler les fins de mois.
«Les dépenses qui pour certains ne sont même pas perceptibles (acheter un vêtement, s'offrir un dîner au restaurant) deviennent pour d'autres un facteur de déséquilibre. Quand certains, qui ne l'auraient pas envisagé il y a dix ans, peuvent s'offrir - low-cost, bien sûr - un voyage à Phuket, d'autres ne peuvent même pas payer un aller et retour en train Paris-Rennes. ... Les consommateurs sont divisés en deux classes de plus en plus étanches : ceux qui peuvent choisir leurs dépenses et ceux qui n'ont aucun choix.»

A l'autre bout de la chaine, je vous livre cette note de la sociologue Marie-Anne Dujarier à propos de la logique du systême production/consommation :
«En fait, toutes les entreprises tendent au low-cost, puisqu'elles cherchent à réduire leurs coûts. Une manière d'y arriver consiste à faire travailler le consommateur, cette main-d'oeuvre gratuite et disponible».

Super !!!! La vie low cost est arrivée.